Première longue étape de notre périple sur le GR20. Celle ci-est maintenant coupée en deux pour des raisons inconnues (commerciale diraient certaines personnes mal intentionnées 😉 ). Après les aiguilles de Bavella, nous attaquons aujourd’hui notre premier vrai parcours d’arrêtes.
GR20 – Refuge d’Asinau – Refuge d’Usciolu.
Levés 6h00 pour un départ à 7h10. Nous nous améliorons dans les préparatifs et le petit déjeuner. Le groupe rencontré sur la première étape est déjà parti depuis un moment et j’assiste au départ du Qébécois Richard : c’est bizarre je m’aperçois qu’il a une paire de chaussures de marche aux pieds mais également une autre attachée sur le sac. Quand on sait que je l’ai vu la veille sortir une caméra Go pro quelque chose de son sac… Aurais-t-il un sac un peu lourdement chargé ?
Autre anecdote lors du départ. Nous avions assistés la veille à l’arrivée très tardive d’un couple de retraités venant du Nord (facilement 70 ans passés) et visiblement très fatigués. Le mari avait décidé de faire coûte que coûte la variante alpine des aiguilles de Bavella quitte à laisser sa femme toute seule sur le GR20. Alors que nous attaquons la rude montée du Monte Incudine voila t’y pas que nous voyons notre retraité nous suivre alors que je lui avait plus ou moins indiqué le sentier à suivre au départ du refuge. Euh non c’est pas par là monsieur !!! Un peu plus et il se retapait 600 m de dénivelé pour rien. L’histoire ne nous dira pas s’il a pu faire les arrêtes de Bavella !
Ça attaque d’entrée droit dans le pentu pour 600 m de dénivelé dans les rochers et les grandes marches jusqu’à un col à 2025 m d’altitude. C’est ici que part le nouveau GR indiqué à coup de pancartes publicitaires pour les bergeries et tous les produits que l’on peu y trouver. Tout est fait pour que les gens ne suivent pas l’ancien sentier et notamment un coup de peinture grise sur toutes les anciennes marques rouges et blanches. L’ancien itinéraire se suit quand même assez bien jusqu’au sommet du Monte Incudine ou Monte Alcudina (2134 m), point culminant de la Corse du Sud. La croix que l’on voit souvent couchée sur les photos a été remise d’aplomb. La vue à 360° est magnifique et nous pouvons distinguer les cotes italiennes, la Sardaigne, les baies d’Ajaccio et de Porto-Vecchio et les sommets de Corse du Nord qui nous attendent.
S’ensuit une longue descente vers l’ancien refuge de Pedinielli, où nous rattrapons notre groupe de retraités et notre Québécois avec lequel je discute 5 mn au ruines du refuge. Il a l’air d’avoir sacrément mal aux genoux. Il est sensé aller jusqu’au refuge d’Usciolu comme nous. La descente se poursuit ensuite dans un forêt de hêtres jusqu’à la passerelle de Pedinielli qui a complètement été tronçonnée en deux. Il est obligatoire du coup de passer à gué, ce qui vaudra un premier pied dans l’eau pour Nathalie (premier d’une très longue série 🙂 ). Il s’avère en fait que cette dégradation volontaire n’est pas la seule puisque sur le reste de l’ancien tracé nous constaterons que tout a été fait pour supprimer les marquages : peinture grise, abattage d’arbres, c’est vraiment désolant. Tout ça pour forcer les gens à passer par des buvettes bergeries !!
Nous enchaînons par un parcours vallonné sur le plateau de Cuscione et ses pozzines. Il fait beau et chaud et le lieu n’est pas très ombragé. Les premiers coups de soleil menacent !! Cela fait déjà longtemps que nous avons aperçu le refuge mais il reste encore un long parcours.
Une fois récupéré le GR « commun » une dernière montée va nous mener sur les arrêtes A Monda que nous allons parcourir pendant près de 2 h. Et va-z-y que je passe d’un coté de la crête, que je repasse de l’autre, que je monte sur un rocher, que j’en redescend, que j’escalade une fissure pour passer sur l’autre versant pour retourner immédiatement sur l’autre 2 m au dessus du point de départ … La journée commence à se faire longue pour Nathalie qui n’est pas très à l’aise sur ce type de chemin. Le brouillard commence à apparaître. Nous ne voyons jamais arriver le refuge tant attendu. Arrivés à bocca d’i l’Usciolu nous dominons enfin le refuge et son lot de tentes D4 2″ chrono louées dans tous les refuges. Dernière courte descente, rencontre avec une vache locale, et après 9h20 de marche, nous posons enfin les pieds sur la terrasse du refuge au son des polyphonies corses débitées par un poste dans le local du gardien. La « cassette » tournera en boucle toute la soirée.
Le refuge est envahi par des groupes. Il n’y a que 2 douches et 2 sanitaires pour une centaine de personnes. Le local épicerie est envahi et le muscat et la pietra se vendent à tour de bras. Après installation de la tente, toilette, lessive et rafraîchissement aux oligo-éléments corses (comment ça 2 pietra de 50 cl c’est beaucoup ?!?) nous achetons un paquet de 500g de spaghettis avec une boite de sauce que nous mangerons au calme et au frais sur une table isolée avec vue sur la vallée. C’est l’occasion de constater le comportement du randonneur moderne, qui après une éreintante journée de marche, se trouve soudain du courage pour remonter sur la crête car c’est le seul endroit où le portable passe….
Fin de l’anecdote Québécoise : notre fameux Richard déjà mal en point en milieu de journée devait réserver pour trois autres personnes moins rapides que lui, le repas chaud (assiette de pâtes avec de la sauce pour 9 euros quand même !!). Arrivée des 3 personnes vers 20h (il faut en général réserver son repas avant 17 h), présentation auprès du gardien,« Richard à réservé pour nous ! – Il n’y aucun Richard ici !! ». Nous ne reverrons plus Richard. Il semblerait qu’en plus des deux paires de chaussures de rando et de la caméra, il y avait dans le sac de celui-ci également un PC portable ainsi que toutes les affaires de rechange pour le voyage depuis le Canada. Comme quoi il faut bien faire attention au poids de son sac avant de partir.
Nous décidons de nous coucher tôt (20H30 environ) car la journée de demain va être encore plus longue, et là c’est le drame !! Nous sommes entourés par des tentes des groupes organisés qui ont passé la soirée à s’abreuver au muscat Corse. Le dialogue est assez surréaliste entre Nicolas M. et une randonneuse qui parle super fort depuis un quart d’heure :
Randonneurs : « et blabla, et hihihi et gnagnagna et je gueule comme pas possible !! » (je récite bien hein ?)
Nicolas M. énervé et gueulant depuis sa tente : « vous pourriez parler moins fort, il y a des gens qui essaient de dormir !!!!!!!!!!! »
Randonneuse débile/alcoolisée : « c’est même pas neuf heure !! »
?§?§?§?§?§?§?§?§?§?§?
« J’EN AI RIEN A FOUTRE !!!!!! »
Gros blanc
Grand calme
Enfin…
Données Asinau – Usciolu.
Départ : 7h10 – Altitude : 1536 m
Arrivée : 16h30 – Altitude : 1750 m
Temps de marche : 9h20
Pic : 2134 m / D+ : 1247 m (240 m/h) / D- : 1031 m (360 m/h)
Cumulé GR20 : D+ : 3818 m / D- : 2473 m
la passerelle coupée à la tronçonneuse ……
ce n’est pas génant pour traverser le torrent ?????
merci
je compte faire cette étape en juin 2019
Au vu des commentaires au dessus elle a été refaite depuis 2012
Afin de raccourcir d’une nuitée notre séjour en 2019, des personnes auraient des retour d’expérience sur la possibilité de faire sauter la « nouvelle » étape et de faire comme Nicolas : directement du refuge d’Usciolu au refuge d’Asinau (Nord – Sud) et si oui quel est le temps de marche ?
Je vois 9h20 dans l’article de Nicolas, ca me parait beaucoup ?
Je vous remercie pour votre aide !