Boucle autour de Gèdre en 2 jours : lac de Bassia, cirque de Troumouse, lac des Gloriettes

Entre ma nouvelle formation, les examens qui vont avec et le début d’un nouveau boulot, je n’ai pas trop eu le temps de publier de récits de rando sur ce site. J’ai donc en stock pas mal de randos et de photos que je n’ai pas pu partager avec vous.

Je profite donc d’un moment de repos pour vous parler d’une boucle que j’ai faite il y a un petit moment (2012) afin de m’entrainer en conditions pour le gr20 que nous allions réaliser quelques mois plus tard et de tester le matériel prévu.

Si j’avais envisagé dans un premier temps d’aller faire une boucle du coté de la vallée d’Estom et du refuge de Bayssellance, les conditions de neige m’ont fait réfléchir à une solution de secours un peu plus basse en altitude autour de Gèdre et du cirque de Troumouse.

Jour 1 – Lac de Bassia – Vallon de Campbieil

Départ de Gèdre en début d’après-midi depuis le petit parking du monument aux morts. Le départ de la randonnée se fait un peu en contrebas du bar restaurant La Grotte. J’attaque par une petite remontée jusqu’à Gèdre-Dessus où l’itinéraire suit la route jusqu’au hameau de Cupouzade et ses moulins qui longent le torrent de Campbieil.

La remontée dans les prés des granges de Moules Déra n’est pas forcément bien balisée et ne correspond pas à ce qui est tracé sur la carte et je prends la direction du pont de Feyreigne s’en m’en apercevoir. Quand je me rends compte que je descend au lieu de remonter, j’ai déjà fait un premier petit détour inutile.

On entre ensuite dans une forêt de hêtres et la pente se redresse fortement. Le sac « chargé à bloc » commence à se faire sentir (pas loin d’une quinzaine de kilos quand même…).

Au point coté 1481m, on arrive à une bifurcation : à droite, montée directe vers le lac de Bassia par les granges de la Baserque, à gauche montée plus calme par les granges de Campbieil et la cabane du Sausset. Je prends à gauche et fini par déboucher de la forêt au bord du torrent de Campbieil. Malheureusement, le brouillard est tombé et la visibilité est plus que réduite.

Le sentier est plus horizontal et la progression se fait plus rapide. Je croise 2-3 personnes qui redescendent dans le brouillard ainsi que quelques moutons qui se sont rapprochés des granges de Campbieil (1678 m). Je traverse le pont de la Masou, traverse le hameau des granges et poursuit mon chemin en direction de la cabane du Sausset. Avant d’arriver à cette cabane, il faut franchir deux torrents et ceux-ci ont un gros débit en cette période de fonte des neiges. Si le premier ne pose pas de problèmes particulier, le deuxième parait infranchissable au niveau du sentier. Je décide donc de le remonter un peu pour trouver un passage plus simple qui m’évitera la baignade forcée. Le petit soucis : une fois le torrent franchi, impossible de retrouver dans le brouillard le sentier qui est sensé remonter le cours d’eau ! Je tente donc de prendre la direction globale de la cabane du Sausset (1935 m) que je vais chercher un petit moment dans cette purée de pois qui va finalement avoir le bon gout de se lever et me permettre de retrouver mon chemin.

Les ennuis ne sont pas terminés, puisque si j’ai retrouvé mon chemin, celui-ci s’arrête et il n’y a là encore aucun endroit pour franchir le torrent suivant simplement. Si cet itinéraire est bien tracé sur la carte, il n’en est pas de même sur le terrain !

Ce coup-ci je suis donc bon pour un bain de pied. Le temps d’enlever les chaussure, de traverser et de les remettre, je reprends mon ascension vers la montagne de Bassia. Là encore il y a bien quelques traces jaunes et un panneau mais le parcours n’est pas évident. Il me faut donc tâtonner un peu pour trouver le bon itinéraire.

Et pour couronner le tout, si le brouillard s’est bien levé, maintenant un orage se forme sur le Soum des Salettes (ou Pic des Aguilous – 2976 m) ce qui me met bien la pression pour finir au plus vite ma randonnée de la journée. Heureusement que je peux observer quelques marmottes, isards et même un renard qui se promène sur un névé pour me remonter un peu le moral.

Je finis par rejoindre le lac à la boussole et l’altimètre car il n’y a plus vraiment de chemin sur la fin du parcours. J’ai du marcher pas loin de 6 heures pour seulement 1300 mètre de dénivelé positive et je vais enfin pouvoir poser la tente à la limite de la neige au bord d’un laquet sous le lac de Bassia (2283 m). Il ne va pas faire bien chaud cette nuit :-).

Si l’après-midi a été dur, la soirée va tout de même être assez magique avec un magnifique coucher de soleil sur la massif du Vignemale en face de moi et sur la mer de nuage que je domine depuis le bord de mon lac.

Jour 2 – Montagne de Camplong, Chapelle de Héas, cirque de Troumouse, lac des Gloriettes

La nuit va être courte et fraiche :-). Levé matinal car la deuxième journée va être longue. Si j’ai au départ prévu trois jours pour ma boucle, je pense que cela va être possible de finir dans la journée.

L’avantage de ce matin c’est que je vais pouvoir m’échauffer en descente, qu’il fait beau, et que le sentier qui remonte depuis les granges de la Baserque est beaucoup plus facile à suivre que celui de la veille. Je domine le vallon que j’ai remonté la veille et les granges de Campbieil sont bien visible en contrebas.

Je reste quand même à l’affut de mon altitude car je ne dois pas louper le petit « sentier » tracé sur la carte qui part du point coté 1985m et qui doit me permettre de rejoindre les crêtes de Campbieil et de traverser la montagne de Camplong pour rejoindre la cabane de l’Aguila. Il se trouve qu’à l’altitude où est sensé partir le chemin, il y a un gros névé assez raide à franchir et bien sur on ne voit aucune trace. Je vais donc passer le névé prudemment poursuivre un peu ma descente et après avoir cherché un moment, je décide monter hors sentier, droit dans le pentu et à vue pour rejoindre la crête. Ça monte fort mais je suis en forme après la journée d’hier. Et je fini par rejoindre la crête de Campbieil vers 2180m, point à partir du quel je vais finir par trouver des cairns qui indiquent la direction à suivre dans la face de la montagne de Camplong. Je n’ai donc pas été trop mauvais au niveau orientation :-).

La suite suite du parcours demande un peu d’attention : la face est assez raide et le départ se fait dans les rochers et les gravillons. C’est bien cairné mais il faut faire attention de ne pas glisser si on ne veut pas entamer une longue descente parsemée de barres rocheuses qui pourrait avoir de fâcheuses conséquences.

C’est le royaume des isards et j’en croise pas mal qui sont bien surpris de me voir ici. Ça détale dans tous les sens au dessous de moi !! Ils sont un petit peu avantagés sur les humains dans ce genre de terrain :-).

Si le terrain est un peu technique, la vue est magnifique sur les cirques de Troumouse et d’Esataubé.

La fin de la traversée vers la cabane de Camplong (2026 m) se fait à vue dans des pentes herbeuses (mais toujours aussi pentues).

Je rejoins enfin un sentier plus classique qui va me ramener tranquillement à la cabane de l’Aguila (1910 m). Ici c’est plutôt le royaume des marmottes et des moutons. Là encore je vais traverser le torrent pieds nus et poursuivre pendant quelques mètres sur les pelouses au bord du sentier ce qui va surprendre un peu les gens que je vais croiser :-).

Il est pas loin de 10 heures et je fais une petite pause barres énergétiques. L’occasion de discuter avec trois personnes qui envisagent l’ascension d’un des sommets environnant. Je les informe de la présence de neige à partir de 2400 mètres, mais ils sont équipés pour. A partir d’ici il existe un moyen d’accéder directement au cirque de Troumouse en passant au pied de la tour de Lieusaube (itinéraire de ski alpinisme sur la carte). Mais ne connaissant pas trop l’itinéraire et ayant eu ma dose de navigation aléatoire, je décide de descendre sur la chapelle de Héas pour remonter au cirque par l’itinéraire classique et bien balisé.

Les 400 m de descente se font relativement rapidement et je me retrouve au niveau du péage prêt à remonter sur Troumouse par la cabane des Aires.

A partir d’ici on retrouve la foule des touristes ! Si la montée n’est pas dure, les périples de la veille et de la matinée vont se faire sentir au niveau des jambes et le rythme devient un peu plus lent. Du coup après deux heures de montée, je ne fais pas le détour jusqu’à la cabane et vais me poser au bord d’un ruisseau pour manger un peu et me reposer un peu. Le vue sur les sommets de Troumouse est top :

Pic de la Sède et son col, pic de Gerbats :

Pic de de Gerbats, petit pic Blanc, pic Heid :

Petit pic Blanc, pic Heid, soeurs de Troumouse, pic de Troumouse, pic de la Munia :

Malheureusement, peu de temps pour en profiter car la pluie fait son apparition rapidement. Le temps de se couvrir et de repartir et c’est le vrai déluge. Je tente du coup un raccourcis entre les lacs des Aires mais ce n’est pas concluant et il me faut rejoindre le sentier « officiel » qui ramène au parking.

Pas le temps de trainer puisque la pluie ne veut pas s’arrêter et j’entame la descente peu agréable qui longe la route jusqu’à l’hôtellerie du Maillet. Plein de voitures passent mais il y en a pas un qui a la bonne idée de s’arêter pour savoir s’il peut me descendre quelque part. Je ne fais pas spécialement de stop, mais vu le temps, si quelqu’un est prêt à me ramener jusqu’à Gèdre je ne dirai pas non.

Du coup je poursuis jusqu’à la cabane de Grouttes (qui porte presque bien son nom), toujours sur la route, vers une piste qui devrait me mener jusqu’au lac des Gloriettes. Le soleil refait son apparition et je me pose quelques instants pour faire sécher veste et sac à dos et en profiter pour visualiser la montagne de Camplong parcourue dans la matinée et étudier la fin du parcours sur la carte.

Vu l’heure, je pense que je vais bien tirer jusqu’à Gèdre et éviter le bivouac qui s’annonce humide aux cabanes de Coumély.

Les nuages reviennent vite et j’entame la traversée de la montagne de Poueyboucou par une piste qui contourne le Turon de Pouey Boucou et qui rejoint un sentier qui descend directement sur le lac des Gloriettes.

La descente commence a bien faire mal aux jambes. Je suis un peu en mode zombie et traverse le barrage sans m’arrêter pour remonter sur la Hount Blanque et les granges de Coumély. Je n’avance plus bien vite et la pluie revient…

Comme je ne suis pas encore assez fatigué, je me trompe de chemin et fait un peu/beaucoup de hors sentier dans les rhododendrons en pensant raccourcir l’itinéraire….mais non :-). Le balisage n’est encore pas en cohérence totale avec la carte (du moins me semble-t-il à ce moment là). Mais je finis par retrouver la bonne route et entame enfin la longuuuueeee descente vers Gèdre (pas loin de 700 mètres de dénivelé assez raides). Après 12 heures de marches ça commence à piquer un peu !

Mais je finis par retrouver la voiture après deux jours de marche, 37 km et 2500 m de dénivelé (positif et négatif bien sur) et une deuxième journée de 12-13heures !!

Une bonne petite rando comme on aime quoi :-).

Si la longueur et les passages un peu aléatoires vous effrayent, vous pouvez toujours faire des parties de cette rando sur une journée :

Le parcours.

Vous pouvez visualiser le parcours réalisé ici :

Ces traces GPS sont bien sur fournie à titre indicatif et ont été faites à postériori à la main sur le site openrunner. Elle ne sont donc absolument pas exactes et ne sauraient engager l’auteur de ce récit.

Cet itinéraire demande un bon sens montagnard qui ne peut s’acquérir qu’avec l’expérience et n’est à envisager qu’avec une météo adaptée (rochers secs et visibilité minimale). Notamment pour la deuxième journée.

Photos.

IMG_1693 Retrouvez les photos de la randonnée ici

test

2 commentaires Ajoutez le votre

  1. mayake dit :
    comme dab toujours beaux sympatiques et informatifs tes CR, on s’en régale on en remangerait 😉
  2. Merci et bon appétit 🙂

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